Histoire de la rue de Saint-Quentin - Paris 10e
Courte voie du 10e arrondissement, la rue de Saint-Quentin relie le boulevard de Magenta à la rue de Dunkerque quelque 250 mètres plus loin. Voie ouverte en 1827 entre les rues de Chabrol et La Fayette, elle fut prolongée en 1845 jusqu’à la rue de Dunkerque alors que s’achevaient la construction de la gare du Nord. D’abord connue sous le nom rue des Jardins (car tracée sur des terrains maraîchers) puis rue des Magasins (elle abritait des entrepôts de marchandises), elle reprit la dénomination d’une grande ville du Nord en raison de la proximité de la gare.
Une ville martyre.
Saint-Quentin (qui n’a rien à voir avec la ville nouvelle de la région parisienne) est une commune de l’Aisne, en Picardie, qui tient son appellation d’un martyr du IVe siècle, l’évangéliste Quintinus. Autrefois habitée par des Celtes, elle fut occupée par les Romains qui y bâtirent un oppidum. Un village fortifié qui fut dévasté par les invasions barbares, contraignant les habitants à le rebâtir un peu plus loin. Mais il ne résista pas davantage aux incursions normandes et fut à nouveau déplacé sur les hauteurs. Une ville qui subit des destructions récurrentes tout au long de son histoire, dont celles de la Seconde guerre mondiale ne furent pas les moindres.
Vincent de Paul, un homme de charité.
La rue de Saint-Quentin dépend du quartier administratif Saint-Vincent de Paul. Au début du XIXe siècle, une nouvelle église fut construite à l’emplacement de l’enclos Saint-Lazare qui avait été depuis le Moyen Âge le refuge des lépreux. Un hôpital (au sens ancien du terme) qui comportait ferme et moulin afin de vivre en autarcie. La lèpre étant peu à peu éradiquée au XVIIe siècle, le lieu fut confié à un prêtre, Vincent de Paul, qui y créa une mission pour venir en aide aux orphelins et aux malades. Ce fut donc tout naturellement que ce nouvel édifice religieux lui fut dédié, donnant ainsi son nom au quartier.