Histoire du boulevard de Denain- Paris 10e
En dépit de son odonyme générique, le boulevard de Denain est une courte voie de 110 m seulement qui commence à l’angle du boulevard de Magenta et de la rue de La Fayette, pour se terminer place Napoléon III en bordure de la gare du Nord. Il s’agit d’une artère ouverte en 1827 sous la dénomination rue de la Barrière Saint-Denis (parce qu’elle y menait !) avant d’être rebaptisée en 1847 rue de Denain en mémoire de la victoire remportée par la France. Un choix justifié par la proximité de la gare de Nord créée l’année précédente.
Une ville reconquise par les Français.
Petit village implanté autour de l’abbaye de Sainte-Remfroye au VIIIe siècle qui connut d’innombrables luttes de territoire du fait de sa situation géographique, Denain fut le théâtre d’une importante bataille au cours de la guerre de succession d’Espagne, un conflit qui dura plus de dix ans en Europe. En 1712, Claude-Louis-Hector de Villars, maréchal et pair de France, opposé à Eugène de Savoie, reconquit la ville, permettant dès lors à la France de récupérer les places fortes du Nord que les Français avaient perdues face à la coalition anglaise, autrichienne et hollandaise.
Vincent de Paul, un homme au service des autres.
Le boulevard de Denain dépend du quartier administratif Saint-Vincent-de-Paul qui emprunte son appellation à un prêtre né au dernier quart du XVIe siècle, dévoué au secours des plus démunis et fondateur de nombreuses associations religieuses. En 1632, Vincent de Paul s’installa avec sa Congrégation de la Mission dans l’enclos Saint-Lazare, autrefois une léproserie, et y créa l’établissement des filles de la Charité au service des orphelins et des malades. Au début du XIXe siècle, cent soixante ans après sa mort, sur l’emplacement de l’enclos Saint-Lazare, lui fut dédiée une nouvelle église qui donnera son nom à ce quartier du 10e arrondissement.